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Charleville « est une matière poétique »

Publié le 21/10/2013

Par Boris MAROIS

CHARLEVILLE-MEZIERES (08). À 29 ans, Claire Carlut fait une pause dans sa carrière de professeur pour se consacrer pleinement à l'écriture et à la poésie. Après Cannes, elle s'est récemment installée à Charleville-Mézières pour se rapprocher de son compagnon et de Rimbaud, son poète fétiche.

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QUITTER Cannes pour Charleville… Le choix a de quoi surprendre. Pour Claire Carlut, c'était une évidence. Ce professeur de lettres de 29 ans a posé ses valises dans la Cité de Gonzague, il y a deux mois. Pour se rapprocher de son compagnon. Et aussi quitter la Côte d'Azur, un milieu à l'opposé de sa philosophie de vie : « La superficialité de Cannes m'a donné envie de tout laisser pour venir ici. » Un grand sourire s'ajoute à ses yeux rieurs. Claire Carlut ne regrette pas sa décision : « Charleville-Mézières, c'est l'anti-Cannes. Ici, les gens sont simples, sincères. Eux-mêmes en somme. Et ça, ça fait du bien… » La jeune femme a fait de la poésie « son éternel cheval de bataille ». Elle s'est d'ailleurs mise en disponibilité de l'Éducation nationale pendant un an pour se consacrer à l'écriture : « Je ne suis pas du tout dans une mécanique de production. C'est pourquoi je voulais prendre mon temps. »

Une littérature accessible à tous

Avec des modèles comme Baudelaire et, surtout, Rimbaud, la ville du Poète aux semelles de vent l'inspire forcément : « Rimbaud me fascine. C'est lui qui m'a amenée à la poésie. Et Charleville, c'est une matière poétique. C'était une source d'inspiration avant même que j'y habite ». Claire a rendu hommage à sa nouvelle ville dans Délits et poésie, son premier recueil de poèmes paru en 2011. Aujourd'hui, la néo-Carolo a des projets plein la tête. L'un d'eux lui tient particulièrement à cœur : « J'ai écrit l'an dernier Dans la grâce des ténèbres, une pièce de théâtre mettant en scène les faces cachées des grands auteurs du XIXe siècle. Mon projet aujourd'hui est de travailler sur cette pièce à Charleville ou dans les Ardennes avec des acteurs et des metteurs en scène locaux. » Claire Carlut milite pour une littérature accessible à tous, que ce soit du théâtre ou de la poésie. Sans rien concéder à la facilité. La jeune femme exècre les romans de gare à la Marc Lévy : « Tout n'y est que fausseté et cliché. Ses histoires ne laissent aucune empreinte. Il n'y a rien à méditer, rien à penser. »

Anti-snobisme

Claire se défend de tout élitisme méprisant : « Ce n'est pas snob que de dire ça. Il faut comprendre que vouloir rendre la littérature accessible à tous ne signifie pas pour autant sous-estimer les gens. » L'enseignante mène croisade contre les « intellectuels suffisants, incapables de supporter la critique ». Elle a dans ses cartons une satire avec pour personnage principal un homme de lettres rencontré à plusieurs reprises à l'occasion de colloques : « Je n'ai pas eu à beaucoup romancer l'histoire. Il est sûr, en toute modestie, d'être l'Albert Camus du XXIe siècle. En le rencontrant, je me suis dit qu'on était vraiment dans un cercle élitiste ». Claire se tient maintenant à mille lieues de ce microcosme : « J'ai plein de choses à proposer aux gens de Charleville, dans une démarche de gratuité. » La Carolo venue du Sud en est convaincue : « Dans la ville de Rimbaud, les gens sont forcément en demande. Comment peut-on s'imaginer qu'ils ne s'intéressent pas à la culture ? »

Bibliographie de Claire Carlut : « Dans la grâce des ténèbres » (pièce de théâtre, 2012), « Délits & poésie », recueil de poésie (2011), « À l'école des indomptables », chroniques (2011). Ouvrages parus aux éditions l'Harmattan.

J'étais parti quelques jours et, à mon retour, je découvre avec stupeur qu'on a parlé des Ardennes dans les journaux télévisés et autres Médias !!!

Rethel était connu comme étant la capitale mondiale du boudin blanc ! ça nous suffisait !

Celle que je nommerai " Marinette " a cru bon se montrer intéressante en comparant Mme Taubira à un chimpanzé , preuve en image à l'appui, et ce devant les caméras de l'émission " envoyé spécial " carrément ! Tant qu'à faire !

Pour moi, en agissant ainsi , elle a surtout montré ses limites ( morales et intellectuelles ) à l'image de ce soi-disant parti politique !

Ô , bon vieux train !

Comme au bon vieux temps
Un peu serré dans le compartiment
Ce jour dans le Paris-Toulouse
J'écris à ma voisine au style Andalouse

Que les jours de grève ont du bon
Sans débattre du tort ou de la raison
J'ai aujourd'hui évité la Très Grande Vitesse
Synonyme de plus de sagesse

D'un peu moins de confort aussi
Mais nous sommes tout de même assis !
A quatre par rangées
A lire, patienter, s'épier.

Les rares vaches peuvent admirer
Ce curieux train à vitesse modérée
Ce sont désormais les éoliennes
Quand le vent fait des siennes

Qui ont pris la place, aphone
Dans ce paysage un peu monotone
De nos belles ruminantes
Majestueuses et pimpantes.

C'est moins le train-train dans cet univers
Pas snob, plutôt courant d'air
Je préfère ce convoi d'antan
Comme au bon vieux temps !