Ard'éden

                                                                                                                                      
Qu'il fait bon errer, flâner
Dans nos sentiers de campagne
Qu'il fait bon le corps s'aérer
Avec ou sans compagne...

Instants magiques en ce début d'automne
Le soleil perce brouillard
Rien n'est monotone
Dans ces chemins de nulle part...

Jolie fleur te salue, te sourit
Champignon perce l'herbe sauvage
Les oiseaux me donnent le tournis
Je rêve, suis dans mon nuage...

Qu'il fait bon errer, flâner
Dans nos recoins d'Ardennes
Terre injustement décriée
Regorgeant de beautés... Eden...

            Bistro                                                          

Cher lieu de convivialité
J’ai nommé ce bon vieux bistro
Déjà en partie condamné
Y’en avait-il vraiment de trop ?

Plus un dans nos petits villages
Faute à la rentabilité
Place aux discrets commérages
Ou aux tristes soirées télé.

Tout d’même pas trop de répression
Bientôt plus de fêtes patronales
Que des flics armés de ballons
Aux quatre coins de nos routes locales.

Beau jeu pour les faiseurs de lois
Allant de p’tits fours en p’tits verres
Hips ! « please chauffeur emmenez-moi »
Tout le monde ne peut pas le faire.

Ce poème Quinquin sera pour
Performant fidèle du Carnot
Allez hop une tiote Kronenbourg
Très longue vie aux derniers bistrots.

Dans l’avion

En rangées de trois, bien calé
Contre le hublot dans l’engin étroit
Attendant son envol, aîlé
Tout contre elle, émoi…

Plein gaz pour le décollage
Frissons garantis je m’incline
Propulsé dans les nuages
Vue jouissante, je culmine

La routine reprend ses droits
Les gens aux petites vessies
Nous sommes désormais à plat
Vont libérer angoisses et pipis

Une trouée dans le ciel
J’aperçois terre et Baltique
Vues d’en haut, merveilles
Quelques secousses, je panique

Songe : Mon dernier vol ?
Lâche préfère m’endormir
Rêve du Dieu Eole
Me propulsant… sourires

Attachez vos ceintures
Serrez les fesses, atterrissage
Debout sur les freins, le pilote assure
Pas encore mon dernier voyage !

Députés, dépité... !

Ils avaient l'occasion de mieux être jugés
Par nous le peuple en effervescence
On attendait d'eux un minimum de décence
Ils ont choisi de rester rois, en toute impunité

Ces cochons gras et truies affamées
De lois nouvelles, d'élections, de glorioles
De petites phrases de mariolles
Et surtout d'innombrables indemnités

Au frais du peuple sous couvert du nain
Ils se prélassent se lassent s'enlacent
Des bancs de l'assemblée aux palaces
Ils nous narguent, nous les français moyens

Certes ils travaillent, même si c'est un grand mot
Mais ils ont refusé ce tout petit effort a faire
Réduire de dix pour cent leur salaire
Seulement quatre mille cinq cent euros !

Rendez-vous compte, une misère !
Mais pensent-ils aux pauvres, aux sans-abris
Ont-ils un coeur, même un peu d'esprit ?
Mais non ! la ceinture eux se la desserrent !

Ces gras cochons avec lois sans foi !
Gens du peuple révoltons-nous
Sinon nous finirons sans le sou
Et eux... D'une crise de foie !