De Gwen !

Quand un fan de « Ange » se cache derrière Christian Décamps…

VOUZIERS (Ardennes). Les Vouzinois attendent Ange de pied ferme, demain, à 20 h 30, à la salle des fêtes. Surtout l'un d'entre eux, accro depuis 40 ans, que ça dém...ange sévère.

ANGE, c'est tout le contraire d'un groupe de « variétoche » tellement passé à la télé que sa musique nous trotte en tête.
Demain, à 20 h 30, la formation jouera pour un public formé en partie de connaisseurs.
Nous avons rencontré l'un d'eux, passionné depuis quarante ans, qui nous explique l'origine de son coup de foudre et l'importance du moment qui s'annonce.
Bernard*, comment a commencé votre « vie d'Ange » ?
« Ça fait loin ! En 1973, j'étais en 4e ou 3e, à un séjour au ski. Les moniteurs, qui avaient vingt ans, écoutaient une musique qu'on ne connaissait pas.
On avait Sardou, Claude François, Johnny qui était un peu rock… Mais à l'époque, on écoutait surtout ce que les parents mettaient à la radio !
Quelques mois après, on faisait les courses, j'ai mis le vinyle dans le caddie®.
Ensuite, au lycée agricole, il y avait souvent des minibus organisés pour aller à des concerts à Reims. Quand Ange est passé, j'ai sauté sur l'occasion.»
Et depuis 40 ans, votre flamme ne s'est jamais éteinte ?
«J'ai fait plus de vingt concerts, notamment le Zénith, le Bataclan et l'Olympia. Ange a pas mal tourné dans les Ardennes : Sedan, Gespunsart, Les Grottes de Nichet, Charleville, Nouzonville… Je suis déjà allé aussi à plusieurs rassemblements qu'ils organisent.
J'ai leurs disques, des affiches, des T-shirts… et j'ai communiqué ma passion à des amis. Je suis membre du "fan clan", dénommé les Imbibés. L'association "Un Pied dans la Marge" édite un fanzine, «Plouc Magazine", qui regroupe des nouvelles du groupe, des BD dont Christian Décamps, le leader du groupe, signe le scénario, des posters, etc. Il y a une grande communauté, qui se retrouve sur internet.»
Comment décririez-vous leur musique ?
« C'est du rock progressif, qui fait planer. Ça allait bien avec l'époque hippie, anti-nucléaire… Après 1995, ils sont devenus plus rock, mais reprennent beaucoup les anciens morceaux quand même. Les médias ont toujours refusé d'en parler, mais ils auraient mérité de percer encore davantage. Pour moi, c'est quand même le premier groupe de rock français connu, avant Téléphone. Je voudrais insister sur le côté théâtral de Christian Décamps sur scène. C'est vraiment génial, ça n'a pas bougé depuis 40 ans, il vit vraiment les chansons. Et il mourra sur scène, c'est certain ! »
Diriez-vous que Christian Décamps est votre idole ?
«Non, je ne fanatise pas. Le groupe est très accessible, on boit des coups avec eux, mais j'ai simplement l'amour du talent. C'est comme avec les Imbibés, finalement : ça fait tellement d'années qu'un lien s'est créé !»
Un message pour les Vouzinois qui hésiteraient encore à venir demain ?
«Ça vaut largement le coup ! Ce sera un grand moment de "zic", le point d'orgue de la saison. J'ai réservé 17 places pour des copains, il y a des Irlandais qui viennent spécialement…
On a la chance de les avoir déjà eus en 2008, grâce à Amélie Rossi-Pahon, des Tourelles, et ça avait très bien marché. Il ne faut pas louper ça ! »

Propos recueillis par Jacques BERTHION

Approprié et au titre si évocateur !